Coucou,
C’est Louise.
J’espère que vous allez bien.
Je vous retrouve pour une quatrième édition des recos !
Mais avant de passer aux recos de l’épisode consacré à Alice Quillet, je vous rappelle, à toutes et à tous, que les précommandes du hors-série papier “à l’écoute” sont actuellement ouvertes, et ce jusqu’au 15/10/20, sur generationxx.fr !!
Pour celles et ceux qui auraient manqué l'info, ce hors-série est un objet papier de 80 pages sur lequel nous travaillons de manière collective depuis des mois. Au programme : des analyses et essais personnels sur des sujets de société qui nous touchent toutes et tous. Pour découvrir le sommaire détaillé, c'est juste ici.
Un grand merci à celles et ceux qui ont déjà passé commande. Pour les autres, pensez à le faire avant la fin des préventes le 15 octobre pour bénéficier des tarifs préférentiels !
Enfin, pour se rappeler les beaux jours alors que cet automne 2020 s’annonce désespérément froid et humide, je vous propose de lire le très beau texte de Maud, à découvrir à la fin de cette newsletter. (Son texte a été sélectionné suite à notre appel à contributions sur le thème de “l’été”, façon dissert’ de rentrée).
Et maintenant, les recos de la semaine !
Dans le dernier épisode, paru le 28 septembre dernier, Siham a reçu Alice Quillet, cheffe et co-fondatrice de Ten Belles (trois lieux pionniers à Paris où l’on déguste cafés de spécialité et pain au levain). “Être autodidacte, c’est toujours avoir envie d’apprendre” : Alice nous raconte comment elle a créé sa place dans le milieu de la cuisine, nous parle de parentalité, de sexisme, et de comment sa posture d’autodidacte lui permet de s’écouter et de sortir des cases.
Bon, avec tout ça, j’ai aussi très envie de passer chez Ten Belles. (Ma liste de cafés à tester s’est dangereusement allongée avec les derniers épisodes de Génération XX ).
Les Recos d’Alice
Let my people go surfing de Yvon Chouinard. Le fondateur de Patagonia y retrace son histoire et y explique ses principes d'entreprise à capitalisme éthique et respectueux de l'environnement.
Les couilles sur la table de Victoire Tuaillon, un podcast passionnant qui examine les masculinités à partir de thèmes précis et d’experts sur le sujet.
Ce long récit anonyme du viol d’une femme publié sur Slate.fr. Elle y explique comme rarement le processus du traumatisme mais aussi comment on gère post #MeToo quand on est hyper documentée sur le sujet.
Merci Alice !
Les Recos de Génération XX
J’avais trouvé passionnant cet épisode du podcast Bouffons, où Christophe Vasseur, fondateur de la boulangerie parisienne Du pain et des idées, revient sur la préparation du pain, s’exprime sur la formation des boulangers et la perte de savoir-faire tant dans la confection du pain que sa commercialisation. Sinon, cet épisode de la série Chef’s table suit de près la célèbre cheffe Nancy Silverton, qui y partage avec nous sa passion pour la pâte à pain.
Quelle est la place des femmes dans le monde gastronomique ? C’est ce sur quoi Nora Bouazzouni s’interroge dans son livre Faiminisme, quand le sexisme passe à table. Nora a d’ailleurs animé plusieurs épisodes du podcast Manger, de Louie Media, qui se penche sur nos habitudes alimentaires et tente de comprendre ce que notre rapport à la nourriture dit de notre société. Si ce sujet vous intéresse, le Parabere Forum promeut la place des femmes dans le monde gastronomique et met en avant les points de vue des femmes sur les grandes questions alimentaires.
Si vous avez écouté l’épisode, vous savez qu’Alice a fait ses études au Trinity College. Une excellente raison pour vous recommander la série Normal People, dont la plupart des épisodes se déroulent dans cette université située à Dublin. La série, tirée du roman de Sally Rooney, raconte la relation entre Marianne et Connell, de leurs années lycée à la fin de l’université. Les images sont magnifiques, les acteurs brillants et touchants, et leur relation amoureuse retranscrite avec beaucoup de finesse, de l’alchimie évidente à la complexité de la communication. Chez Génération XX, on a adoré.
“L’été” par Maud S. :
Royan, Quartier de Pontaillac, une journée de plein été entre 1983 et 1990...
La lumière vive qui filtre entre les volets.
La chaleur matinale légèrement étouffante de ma chambre sous les toits.
La douceur sur la peau du jersey rayé de mon uniforme d’été enfilé au saut du lit.
Le cuir lisse et frais de mes nu-pieds tout neufs déjà durci par les premiers orages de Juillet.
Les énormes roses du jardin qui sentent si fort la grenadine qu’on en ferait des confitures.
Le plaisir duveteux du premier pas dans le sable propre et fraîchement tamisé: il est 9h.
Le calvaire du cours de gymnastique en plein vent, les pieds dans l’eau gelée à marée basse.
Le supplice de la leçon de natation et la hantise de plonger la tête sous l’eau pour aller chercher Casimir au fond de la piscine.
Le réconfort du trampoline du Club Mickey, son épaisse toile crème et ses larges mousses bleues qui recouvrent les ressorts souples; la sensation magique du premier rebond de l’été qui me donne envie de hurler « je t’aime » à la Terre entière.
La joie d’apercevoir mon père depuis les airs: il est midi.
L’eau à la bouche devant les grosses cerises noires et les abricots charnus du primeur face à la plage, qu’on dévalise juste avant de filer déjeuner.
Repartir pour la plage, à pied, outillée comme jamais, dans le sillon de ma grand-mère et sa coquette robe en éponge: il est 15h.
Passer devant la petite marchande de journaux du bout de la rue.
Longer le Grand Hôtel et son soupirail qui souffle une odeur de vieille humidité.
Etre accueillie en façade par le brouhaha des vagues, du vent et des cris d’enfants et découvrir avec soulagement que la mer est remontée.
S’enivrer du parfum si familier de Pontaillac en été, un subtil mélange d’iode et de crème solaire.
Courir pour ne pas se brûler les pieds sur le sable.
Se déshabiller dans la tente n°37 louée chaque été par ma grand-mère, entre Yette qui tricote au 38 et Dédette qui bouquine au 36.
Lever les yeux vers l’ULM qui survole la côte avec son bandeau publicitaire pour le Luna-Park.
Sentir les ficelles de mon bas de maillot de bain me chatouiller les hanches.
Se laisser tartiner tant bien que mal de crème solaire avant de courir jouer dans les vagues.
Glousser de bien-être parce que l’eau est « super bonne une fois qu’on y est ».
Guetter le début du concours du Club en espérant une course en sacs ou la brique sur le dos.
Se précipiter à l’appel de sa catégorie par Daniel et son sifflet fédérateur.
Lire la fierté dans les yeux de mon grand-père quand ma soeur et moi remportons la victoire.
Aller récupérer à la table des récompenses un T-shirt Lada bien trop grand, des échantillons de benco et un serre-tête à oreilles de Mickey, puis les rapporter crânement à la tente.
Partir pêcher des crabes au seau et à l’épuisette dans les trous d’eau sur les rochers.
Se régaler d’une mascotte* à l’abricot achetée au vendeur ambulant.
Retourner mille fois se baigner jusqu’à l’épuisement.
Enfiler un maillot sec quand le soleil décline et installer près de la tente sa fabrique à « sable doux ».
Secouer les serviettes et rassembler les jouets pour « remonter » de la plage: il est 19h à la grande horloge.
Se précipiter dans la salle de bain et jalouser le bronzage de ma soeur toujours plus dorée que moi après la douche.
Caresser l’espoir d’une promenade en famille après le dîner.
Zigzaguer entre les touristes sur le port de Royan, portée par les délicieuses effluves de chichis et de barbe-à-papa.
Se faire offrir un bracelet ou un bol à son prénom, une tortue en coquillages ou une petite boîte en porcelaine pour ranger ses dents de lait.
Se glisser enfin entre les draps frais: il est bientôt 22h mais il fait encore jour.
Protester qu’on n’est pas fatiguée, réclamer un dernier câlin puis sombrer en quelques secondes, en rêvant déjà aux promesses estivales du lendemain...
* beignet
Merci à Maud pour son très beau texte, qui nous évoque tellement de souvenirs.
N’oubliez pas de précommander le hors-série “à l’écoute” si ce n’est pas déjà fait ;)
Si vous avez des questions sur le hors-série, Siham vous prépare une vidéo questions-réponses, bientôt dispo sur notre compte instagram.
Passez une très très bonne semaine !
A très bientôt,
Louise